Voyage au centre de soi-même
Réenchanter notre monde est affaire de décision, pas de moyens. Réactiver la dimension symbolique en chacun est un choix quotidien. La lecture par exemple est un outil extraordinaire pour développer l’imagination et la dimension symbolique. Quand nous lisons un roman, nous sommes seuls avec le livre et il faut se représenter ce qu’on lit. Les lignes imprimées nous font quitter le temps et l’espace où nous sommes pour partir ailleurs, elles sont une sorte de stimulation, une aide pour aller dans une autre dimension, et le fait de partir dans cette dimension autre relève déjà du sacré. C’ était l’une des fonctions des veillées d’antan, au coin du feu, que d’activer ce monde imaginaire, créant cette ambiance si particulière et sereine qui nous manque un peu.
S’enrichir de notre imaginaire
Réenchanter l’imaginaire, c’ est donner plus de matériaux, pour que les gens se les approprient et s’enrichissent d’eux-mêmes. Parler d’un arbre merveilleux et le faire imaginer n’ est pas la même chose que le montrer sur un écran. C’est à chacun de peupler son monde imaginaire. Il faut à nouveau raconter des histoires aux enfants, mais aussi les mettre en scène. Cela ne demande pas de gros budgets. La mise en scène, la théâtralisation permettent l’expression des sentiments, l’instauration des règles et l’ expression de chacun. Ces pistes sont des techniques qui nourrissent l’ âme des petits comme des grands.
Le comportement des citoyens sera toujours à la mesure de l’état de leur monde intérieur…et la liberté n’ est possible que si l’on peut se ressourcer soi-même. Que vaut la liberté de celui dont le monde intérieur est vide, et qui meuble son ennui en regardant un écran ?
La jeunesse cherche autre chose, elle cherche une autre dimension de l’ existence. Il est profondément légitime qu’elle cherche des « ailleurs », et il faut qu’ elle puisse les trouver dans ce que notre société lui propose, pas dans l’ombre, mais dans la lumière, l’espérance et la construction d’un monde meilleur.